L’abbé Brisson entend aussi rechristianiser la population par l’éducation, en multipliant les établissements d’enseignement. C’est alors qu’il fonde la congrégation des Oblats de St François de Sales.
En 1867, il érige à Troyes, la première école pour les petites filles pauvres à l’œuvre Saint-Rémi (c’est aujourd’hui l’école Sainte-Marie). Après les œuvres ouvrières, sous la pressante demande d’évêques et de prêtres, commence l’ouverture d’écoles élémentaires puis secondaires. Entre temps, les Sœurs de Sainte Marie de Lorette trop peu nombreuses et dans la détresse financière, demandent leur admission dans la jeune Congrégation des Oblates de St François de Sales. Elles apportent à la congrégation deux maisons : un pensionnat rue Vaugirard, à Paris que Mère Françoise de Sales va remettre sur pied et développer et une propriété dans l’Essonne : la Maison du Désert à Morangis où les Sœurs ont un orphelinat.
La Maison du Désert presqu’à l’abandon deviendra une œuvre sociale pour enfants en difficulté. Mère Françoise de Sales est partout sollicitée par ses filles qui lui demandent conseil, encouragement. Dans ses déplacements, il lui arrive de s’arrêter dans une église pour puiser de nouvelles forces, comme à l’église de Juvisy.
De nature fragile, elle ne ménage pas ses forces pour répondre à tout, prendre les décisions… son esprit de foi, mis en action par sa grande générosité, la pousse au delà de ses forces. On peut lire dans ses notes personnelles : « Cette pensée de souffrir quelque chose pour toutes les petites âmes dont nous avons à nous occuper m’a rendue heureuse au-delà du possible, j’en ai pleuré parce qu’à la Messe il me semblait que Dieu me disait au fond du cœur : » voilà un petit trésor de grâces que je te destine si tu es fidèle à te sacrifier en tout pour les âmes ». Et alors, j’ai dit « oui » de tout mon cœur ».
Par sa correspondance suivie avec les premières missionnaires, parties en Amérique du Sud et en Afrique du Sud qui se trouvent dans un extrême dénuement, Mère Françoise de Sales les encourage à persévérer dans leur dur labeur d’évangélisation.
Au début du XXème siècle survient la persécution contre les congrégations et la spoliation de leurs maisons. Les Oblates de St François de Sales essaiment à l’étranger : Autriche, Suisse, Angleterre, Allemagne. La Maison-Mère est transférée à Pérouse, en Italie, pendant que quelques Sœurs habillées en laïques, aidées de bienfaiteurs, essayaient de sauver l’une ou l’autre maison en France. C’est ainsi que fut sauvée, à Morangis, la Maison du Désert qui, par la suite, est devenue un pensionnat et aujourd’hui, l’école Saint Joseph, école primaire et maternelle toute neuve et florissante.
C’est à la Maison Mère, à Pérouse, que meurt notre sainte le 10 janvier 1914.
Aujourd’hui. Son œuvre est grande, belle et bénie de Dieu. A Sézanne, dans sa ville natale, le Foyer Françoise de Sales Aviat pour personnes âgées est en pleine expansion. Se référant à cette consigne très salésienne qu’elle a laissée : « Travaillons à faire le bonheur des autres », ses filles continuent son œuvre d’évangélisation dans les écoles, collèges et lycées, œuvres sociales et missionnaires dans divers pays d’Europe, aux Etats-Unis, à l’Equateur, en Colombie et en Afrique du Sud.